16 Depuis les années 2000, l’apparition du slow design annonce un retour à l’authenticité, développe un nouveau mode de fabrication, plus sensible et plus sincère. Autour des notions du développement durable, une nouvelle génération de designers désireux de vivre leur passion et de la faire partager, propose désormais des produits de qualité. Cette nouvelle conception dans le processus créatif industriel prône l’idée du bien-être au détriment et du superficiel. Petit tour d’horizon de créateurs textiles qui renouvellent le concept du beau à travers de nouvelles techniques de fabrication et le travail de nouveaux matériaux. GAYANE CHAKNAZARIAN collection Déhiscence Parasitoses infectionis Il a fallu un an de gestation, de recherches, essais graphiques et textiles pour finaliser ce projet.. «Je voulais à la fois une esthétique gore et angélique, quelque chose de dérangeant mais de visuellement attirant. » Le fil est l’élément graphique qui vient se tisser sur l’épiderme. La maladie est magnifiée par une lumière apaisante. «Je vois la broderie et le tissage comme une sorte de thérapie. J’ai tenté de maîtriser ma peur des insectes. En leur retirant leur côté dangereux, je voulais mettre en avant leur beauté. Les nuances colorées chatoyantes de leur corps devenues des sculptures d’écailles tissées les a fait basculer dans la préciosité. » JEUNESSE D’ART GAYANE CHAKHNAZARIAN collection Déhiscence Extractionis ossium Fraîchement diplômée, Gayané Chakhnazarian exprime sa vision du beau et du laid par la broderie. Sa recherche consiste à rendre attirant et élégant ce que les gens perçoivent comme disgracieux. «Pour élaborer mon projet, je suis partie de radiographies. Cela m’a amené à me documenter sur l’anatomie, le corps humain et ses pathologies. Je me suis rendue au musée de l’école de médecine de Paris, j’étais fascinée par la perception de ce qu’est la «bonne santé» chez d’autres cultures, quand elle n’est plus beauté pour nous occidentaux. Par exemple, les pieds bandés en Chine, les femme-girafes... »
mag_modestah
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