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QU’EST CE QUI T’A AMENÉ
À TRANSPORTER TON PERSONNAGE
DANS LE MILIEU DE LA MODE ?
DYLAN LONG CHO Il y a deux ans et demi, j’ai tatoué un palmier
TATOUEUR devenu ma copine. Il s’est avéré qu’elle travail-
sur une personne, et de fil en aiguille, c’est
lait dans le milieu de la mode, styliste chez Paul
& Jo. Elle travaillait pas mal autour du corps
de la femme. Ça faisait un petit moment que
l’idée me trottait en tête et c’est vraiment grâce
COMMENT AS TU ÉTÉ AMENÉ à elle que j’ai pu saisir l’opportunité de lancer
À FAIRE DU TATOUAGE ? ma propre marque. Elle m’a permis de déve-
J’ai fait une filière littéraire, option arts lopper tout cet aspect technique que je n’avais
plastiques, qui a continué sur une licence pas forcément. Je trouve qu’à la base on fait un
d’arts. Entre temps, j’ai rencontré l’Encre- dessin qui est destiné à être porté, que ce soit
rie. C’est Max (dit MaxLesquatt, ami et sur la peau ou sur le vêtement. Je trouve qu’il y
tatoueur) qui m’y a fait entrer. Au final,
c’était plus simple d’exprimer mon style au
sein de l’Encrerie qu’à travers des cours.
COMMENT TU DÉFINIRAIS TON UNIVERS
ARTISTIQUE ET TON STYLE GRAPHIQUE ?
C’est de l’illustration, de la ligne claire, qui se
rapproche du mouvement « pop art » tel que
98 l’artiste Roy Lichtenstein. C’est le tatouage et
l’Encrerie surtout qui m’ont permis d’affirmer
davantage mon style. On est plus apte à avancer
vers quelque chose de collectif tout en appor-
tant une touche plus personnelle.
COMMENT AS TU ÉTÉ AMENÉ À CRÉER
LE PERSONNAGE DE LA SINGERIE ?
Quand j’étais petit, j’ai commencé à m’inté-
resser aux jeux vidéo, dont notamment Grand
theft auto: San Andreas. J’ai commencé à
m’intéresser à la culture hip-hop à travers
les playlists du jeu et c’est comme ça que j’ai
découvert le rap des années 90 et l’univers de
Los Angeles. Je me suis intéressé à toute cette
culture : à l’univers de la rue, aux gangs, à leurs
tatouages. Petit à petit, il m’a amené à dévelop-
per un élément graphique : le personnage de
la singerie. J’ai eu l’idée de créer un hybride
entre le singe et l’homme, ce qui me permettait
de ne viser personne tout en permettant aux
gens de s’identifier. Au fur et à mesure, à tra-
vers l’histoire de ce petit personnage, j’ai arrêté
d’être dans la dénonciation, j’ai surtout voulu
transmettre ce que j’appelle du « lifestyle ».
WE MADE - TATOUEURS TATOUÉS