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Rien ne se perd,

tout se transforme !

un messager, le vecteur d'une nouvelle Sbouaï pour qui ces «têtes de liste des pol-
vision de la mode. Notamment connue luants», comme elle les surnomme, restent
pour ses vêtement créés à partir des irrespectueuses de l’environnement et des
rideaux du Sénat, Gaëlle Constantini hommes qui fabriquent leurs produits.
diffuse ainsi son propos - "il est primor- Et le consommateur dans tout cela ? Ne
dial de respecter les vêtements et leur serait-il pas aussi, en partie, responsable
fabrication" - à chacune de ses collec- de ces chiffres de production délirants ?
tions. "Mon constat est simple : il existe Pour Manon Renault, l’attrait constant de
déjà trop de matière à recycler sur cette l’homme pour la nouveauté parait en ef-
planète, autant alors de servir de toiles fet contradictoire avec le fait de réutiliser
de parasol ou de vieux tissus d'ameuble- l’existant. «Comme les marques, les gens
88 ment pour créer de nouveaux vêtement" ne changent pas leurs habitudes du jour 89
explique celle qui se souvient aussi au lendemain». Les créateurs engagés,
s'être inspirée de son enfance et d'une eux, si. Quelques-uns ont même déjà leur
taie d'oreiller transformée en peluche petite idée des modifications à apporter
au moment de lancer sa marque. pour un avenir plus vert. Monia Sbouaï
est catégorique, cela passera par des res-
“C’EST UN PEU HYPOCRITE ” trictions de production pour les marques
Utiliser l’upcycling, un jeu d’enfant ? C’est d’habillement, mais aussi par l’avènement
bien ce que semblent penser les grandes des tissus écologiques. A ce sujet, Gaëlle
enseignes polluantes qui tentent de se Constantini et Charles Lyautey tombent
racheter une conscience (et surtout une d’accord : le tour des nouvelles matières
image) à coups de collections capsules re- organiques compostables viendra lorsque
cyclées et autres «zones de tri». «Je trouve la totalité du trop plein de vêtements déjà
ça un peu hypocrite (…), ils polluent à 99% sur Terre sera upcyclé. D’autant que, pour
pour en sauver 1% et montrer qu’ils font eux, la fabrication de nouveaux textiles, si
quelque chose de bien» ironise Charles green soient-ils, entrainerait une extraor-
Lyautey pour qui ces actions sont un pur dinaire consommation d’eau. S’il est im-
outil de communication. «On est toujours possible de prédire l’avenir et savoir si les
entre la tension de savoir si c’est de la géants du textile adopteront un jour une
prise de conscience ou si ça a déjà tourné posture sincère face à l’upcycling, il est
à l’événement marketing» poursuit Manon pourtant indéniable que cette pratique se
Renault qui analyse le problème de ces dé- fraie peu à peu un chemin dans les usages
marches sporadiques. «Si on fait de l’up- mode et les comportements des acheteurs.
cycling, on ne fait que ça» s’insurge Monia Affaire à suivre... •

WE MADE - L’UP-CYCLING