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ANNE-LAURE DEFRESNE Pouvez-vous nous décrire une fortes, par la composition d’un look mais aussi
We Made – Pourriez-vous vous
présenter en quelques mots ?
A-L.D – Passionnée de mode, aujourd’hui je vis
la mode à travers ma passion, mes actions et la
transmission à l’école ModeEstah.
Quel a été votre parcours
professionnel ?
A-L.D - Je me suis très vite spécialisée car, dès
le collège, j’avais très envie d’être styliste. Après
un Baccalauréat Arts Appliqués, j’ai poursuivi
avec le stylisme de mode pour aboutir à un BTS
Design de Mode et à une licence de Visual Mer-
chandising à l’Université de la Mode de Lyon.
Devenir styliste était mon objectif premier, avec
en plus des connaissances en marketing et en
business. J’ai ainsi intégré ModeEstah en 4 et
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5 années et trouvé une alternance canonissime,
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qui m’a permis d’avoir un poste très complet.
J’ai naturellement retrouvé la voie du visual mer-
chandising et me suis beaucoup amusée. Cela fait
maintenant un peu plus de 10 ans que je travaille
26 dans ce domaine, j’ai commencé sur le terrain
avec H&M, une superbe école, j’ai été coordi-
natrice pour Etam prêt-à-porter puis j’ai été à la
tête du département visual merchandising chez
Comptoir des cotonniers. Puis, je me suis lancée
dans l’entrepreneuriat. Juste avant de me mettre
à mon compte, un ancien manager, à la direction
de Dior Homme en visual merchandising m’a
contacté pour me faire une proposition avant que
je ne me lance dans les démarches. Malgré mon
manque d’expérience dans l’homme, j’ai accepté
le défi. En septembre 2019, après avoir mûre-
ment réfléchi, j’ai décidé de rester sur mon projet
initial et j’ai lancé mon agence de merchandising.
La prise de parole en public me manquait, j’ai
pensé que c’était le bon moment pour propo-
ser un programme de formation et l’envoyer à
des écoles de mode. J’ai ainsi contacté Danielle
Méchali, mon ancienne directrice, et nous avons
réussi à trouver la bonne approche pour que je
puisse partager mon expérience et apporter aux
étudiants peut être quelque chose de nouveau
dans l’école. Aujourd’hui, je suis intervenante
chez ModeEstah et je pilote des classes sur des
projets très intéressants.
WE MADE - ModeEstah PORTRAITS
journée de travail type ? par l’accessoirisation, le tombé et la façon de por-
A-L.D – Aujourd’hui, il n’y a pas vraiment de ter le produit. Avec les élèves de 3 et 2 années
e
e
journée type. Nous pouvons commencer très tôt, de Fashion Business, nous travaillons sur l’orga-
lorsque nous installons des collections dans les nisation d’un défilé, avec une nouvelle approche
grands flagships, nous pouvons commencer vers en raison de la Covid-19. On ne peut pas ima-
7h voire 8h du matin. Je travaille à temps plein giner un défilé de mode aujourd’hui comme on
de 9h jusqu’à 19h, souvent le soir il m’arrive de l’imaginait en 2018. Il a fallu se reposer des ques-
travailler entre 22h et minuit. Lorsqu’on est à tions, nous nous sommes beaucoup questionnés
son compte, il est possible de remettre au len- avec les élèves. Que peut-on réutiliser qui soit
demain, à la différence des salariés. En revanche, dans l’air du temps ? Qu’est ce qui va intéresser
certaines tâches sont à faire sans tarder comme les futurs professionnels et les inciter à vouloir
un devis ou répondre à un mail. Les journées embaucher ou prendre en stage les étudiants de
ne se ressemblent pas forcément, elles sont très ModeEstah ? Qu’est ce qui va permettre aussi
chargées, je n’ai donc pas le temps de m’ennuyer. aux jeunes étudiants de pouvoir s’exprimer ?
Vous venez de créer une marque Quelles sont les qualités re-
pour enfants, pouvez-vous nous quises pour se lancer dans l’en-
en parler ? trepreneuriat ?
A-L.D - Je n’ai jamais voulu travailler pour l’en- A-L.D - La passion et la motivation sont très
fant, c’était un domaine qui ne me plaisait pas, importantes ! Il faut être capable de travailler
que ce soit en stylisme ou en visual merchandi- tout le temps, de se remettre en question, d’être
sing. En revanche, j’ai toujours aimé l’upcycling. capable de rebondir et de trouver d’autres solu-
J’aime beaucoup travailler dans l’accident : faire tions. Je ne compte pas mes heures mais je veux 27
une tache sur un pantalon et travailler sur la être fière de mon travail et que cela m’apporte
forme, brûler des tissus jusqu’à ce que j’obtienne toujours plus de connaissances. La confiance en
quelque chose d’improbable. Si je trouve le ré- soi, la motivation et l’écoute sont essentielles.
sultat génial, je le redessine. A l’avenir, je savais Je suis sûre que les personnes passionnées,
que j’allais créer une marque de vêtement autour ouvertes aux autres, capables de se remettre en
de l’upcycling. En mars, durant le confinement, question, atteindront leurs objectifs. En tout
mes prestations ont toutes été annulées. J’en ai cas, c’est comme cela que je le vois !
profité pour créer mes formations avec les écoles
de mode et pour monter ma marque avec ce que
j’avais chez moi. Après des essais sur de vieux
vêtements, j’ai lancé Boomcœur, une marque de
vêtements pour enfant en upcycling.
Quelles matières enseignez-
vous chez ModeEstah ?
A-L.D - J’enseigne aux élèves de Master 1 la
méthodologie du mémoire. J’accompagne égale-
ment les élèves dernière année de Master sur leur
création de projet professionnel et avec les élèves
de 3 année Styliste Designer sur le stylisme
e
photo. L’objectif est de leur apprendre à créer un
ADN visuel, à s’inspirer correctement, à savoir
faire des recherches, trouver la bonne histoire et
l’exprimer au travers d’une sélection de pièces
EXPÉRIENCES