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PORTRAIT ENGAGÉ
Pionnière

NATHALIE LEBAS-VAUTIER

Pionnière de la mode éthique en France
L’industrie du textile est fréquemment désignée comme l’une
des plus polluantes au monde. Rencontre avec Nathalie Lebas-Vautier,
fondatrice de GOOD FABRIC qui accompagne ses clients dans la
transformation durable de leur marque et de leur offre produit.

Texte : Mélissa Da Silva / Photos : Good Fabric.

We Made : Pouvez-vous nous raconter l’histoire voir, de développer et de produire des produits textile cer-
de votre entreprise ? tifiés et éco-conçus pour différents types de clients, du luxe
Nathalie Lebas-Vautier — Entrepreneure engagée pour la à l’agro-alimentaire pour des sacs vrac en coton biologique
mode durable depuis 18 ans, j’ai travaillé pour des entre- et équitable.
82 prises au niveau international et me suis interrogée sur 83
l’impact de mon métier. J’ai découvert que l’industrie tex- Une journée type dans votre vie ?
tile était extrêmement polluante et que le coton fait partie N.L-V — Aucune journée ne se ressemble mais elles ont
des matières les plus consommatrices de pesticides. Ainsi, toutes un point commun c’est qu’elles sont sous le signe de
en 2004, j’ai imaginé un modèle économique plus vertueux l’engagement et du sens que je veux donner à mes valeurs.
en créant EKYOG, l’une des premières marques de mode Je me déplace beaucoup puisque je suis basée en Bretagne, «Ce pourquoi je me lève le matin, c’est l’engagement,
éthique en France. Être pionnier, c’est partir d’une page je viens souvent à Paris, et en temps normal, je voyage très j’ai la chance de travailler sur un sujet sur lequel
blanche, créer et développer des filières à un moment où souvent à l’étranger au contact de toutes ces parties pre-
il n’y avait pas autant de préoccupations qu’aujourd’hui. nantes. C’est difficile de parler d’une journée type parce on apprend tout le temps et tous les jours, je trouve
Être en avance sur son temps n’est pas une bonne chose que je n’aime pas la routine mais c’est un travail collec- que c’est ultra stimulant et c’est ce qu’il me plait.”
en termes de rencontre avec son marché. Il me tenait aussi tif avec mes équipes. C’est beaucoup de workshops pour Nathalie Lebas-Vautier, fondatrice de GOOD FABRIC
à cœur d’avoir une implication dans mon association pour imaginer les matières de demain, imaginer un process qui
dépasser l’aspect business, en soutenant les communautés soit plus vertueux pour une entreprise et comment amé-
locales, les aidant au niveau des rotations de cultures, de la liorer nos méthodes de traçabilité, des réunions de style
biodiversité et de l’eau potable. L’éducation des enfants est avec la personne chargée de l’éco-design. On travaille sur
le premier pas vers la liberté. Avec des petits moyens, on fait l’innovation de produits, c’est se confronter auprès des
de grandes choses. Mon aventure avec EKYOG a pris fin en tables rondes de consommateurs en allant les faire réagir.
2015. Un an plus tard, j’ai créé GOOD FABRIC, une entre- Ce pourquoi je me lève le matin, c’est l’engagement, J’ai la
prise qui accompagne les marques de mode sur le territoire chance de travailler sur un sujet dans lequel on apprend
de la RSE en définissant une stratégie et en l’opérationna- tout le temps et tous les jours, je trouve que c’est ultra sti-
lisant. Obtenir une traçabilité dans le textile, c’est ne plus mulant et c’est ce qu’il me plait.
avoir de frontières entre les marques et leurs approvision-
nements et d’en avoir connaissance. Nos filières sont frag- Vous vous définissez comme une changema-
mentées et extrêmement hétérogènes ce qui rend la tâche ker*, comment définiriez-vous ce terme ?
difficile. La deuxie activité de l’entreprise, c’est d’éco-conce- N.L-V — Un changemaker* c’est quelqu’un qui fait. Je

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