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UPCYCLING
 Rencontre













 DÉBORAH AMARAL

 Rencontre avec la styliste Déborah Amaral, fondatrice
 du studio House of P et de Rework Paris, marque parisienne d’upcycling
 et de reworking* qui a profité de la pandémie pour optimiser
 son temps et lancer enfin sa marque.

 Texte : Alexia Retz / Photos : Déborah Amaral.


 We Made : Parlez-nous de Rework Paris ?   vail, il ne faut pas se lancer immédiatement, mais prendre le
  D.A —  Rework  Paris,  c’est  une  marque  d’upcycling  mais   temps de se former dans d’autres marques comme j’ai pu le
 surtout de reworking* comme son nom l’indique. En fait,   faire. J’ai par exemple monté Rework Paris après deux ans
 je ne travaille pas uniquement des pièces vintage mais aussi   chez Andrea Crews, j’ai vu et compris à peu près les erreurs
 sur du neuf, avec des vêtements que les marques m’envoient   à ne pas commettre et comment cela fonctionnait vraiment.
 à l’occasion de collaborations. La marque est très jeune, le   J’ai perdu ma marque au bout de 7 ans et maintenant je
 94  premier drop* est sorti en janvier. C’est un projet que je vou-  recommence une histoire mais c’est vraiment compliqué.   95
 lais monter depuis quelque temps mais je n’en avais pas eu
 l’occasion auparavant. En effet, avant la Covid-19, je travail-  Quelles sont vos envies pour cette année ?
 lais beaucoup en agence sur des projets événementiels mais   D.A — Je voudrai sortir de nouveaux drops*, travailler sur
 tout s’est arrêté depuis plus d’un an déjà. J’ai donc optimisé   des collaborations avec des artistes, des marques, essayer
 mon temps pour faire voir le jour à ma marque.   de rendre ma marque rentable parce que l’upcycling  *Drop : méthode de vente venue du streetwear consistant à vendre une collection en un nombre de pièces limitées pour garantir leur exclusivité, popularisée par la marque Supreme ou Sézane en France.
 ce n’est pas évident notamment en raison du nombre
 Votre parcours vous a-t-il aidé à entreprendre ?  d’heures de travail effectuées. J’espère que la Covid nous
 D.A — Mon cursus ne m’a absolument pas aidé à avan-  laissera un peu tranquilles et que je pourrai prévoir à nou-
 cer ni à entreprendre, bien au contraire. J’ai arrêté l’école   veau des événements et commencer à retrouver le business
 en deuxie année. Suite à un stage chez Andrea Crews qui   que j’avais auparavant.
 se déroulait à merveille, j’ai réalisé qu’à l’école il m’était
 compliqué de m’exprimer car j’avais l’impression de ne   Qu’est-ce qui vous plaît le plus au quotidien ?
 pas correspondre à leurs idéaux. Par la suite, je suis rapide-  D.A — Ce qui me plait le plus dans mon métier, c’est le  *Reworking : processus de modification d’un vêtement neuf afin de l’améliorer ou de le rendre plus adapté à un usage particulier.
 ment passée chef d’atelier au sein de cette marque, ce qui   détournement de produits et le “retravail”, c’est justement
 m’a permis de me perfectionner davantage.  de partir d’une pièce et de la transformer en une autre, de
 récupérer une veste avec du vécu qui arrive en fin de vie
 Quels conseils auriez-vous à donner à un étu-  de la “patchworker”, cela lui redonne toute sa jeunesse et
 diant qui souhaiterait se lancer dans la créa-  toute la modernité qu’elle avait pu perdre.
 tion d’entreprise aujourd’hui ?
 D.A — Le conseil que j’aurais envie de donner dans un pre-  Quels sont vos projets à moyen et long terme ?
 mier temps serait tout d’abord d’être certain(e) de ce que   D.A — Ce serait justement de sortir d’autres drops* et de
 vous voulez faire, j’insiste parce que cela demande énormé-  sortir de la Covid, programmer de vrais évènements, retra-
 ment de sacrifices et de courage. Ce n’est pas évident du   vailler avec des marques comme je le faisais, bref reprendre
 tout de monter sa boîte, cela nécessite énormément de tra-  une vie normale !





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